الأربعاء، 12 نوفمبر 2014

La Magie selon les philosophes Plotin, dans son traité 28, explique la magie par les antipathies et sympathies (comme Bolos de Mendès), par l'Amour et la Haine cosmiques (comme Empédocle), par la sympathie cosmique (comme les stoïciens), par les démons (comme Pythagore et Xénocrate)[65]. « Pour les actes de sorcellerie (goetéia), comment les expliquer ? par la sympathie, par le fait qu'il existe par nature une harmonie entre les semblables et une opposition entre les contraires, par la variété des nombreuses puissances qui se mettent en œuvre pour réaliser l'unité de l'être vivant. D'ailleurs, sans que personne n'intervienne, beaucoup d'attractions et de sortilèges se produisent ; car la vraie magie c'est l'amour qu'il y a dans l'univers et inversement la haine. » « Ces sages antiques, qui cherchaient à s'assurer de la présence des êtres divins en érigeant des sanctuaires et des statues (…) comprirent que cette Âme [du monde], bien qu'elle soit partout présente, peut être captée d'autant plus facilement qu'un réceptacle adéquat aura été prévu à cet effet, un lieu particulièrement approprié pour en recueillir quelque portion ou phase, quelque chose qui puisse la reproduire ou capter son image à la manière d'un miroir[66]. » Les humanistes de la Renaissance. Les grands noms sont Marsile Ficin, Henri-Corneille Agrippa de Nettesheim, Pic de la Mirandole. On sent que leur connaissance du sujet est livresque. Marsile Ficin opère une révolution dans l'histoire de la magie en en donnant une version subjective, complètement spirituelle. Il limite le pouvoir de la magie au seul esprit du mage[67]. Comme les stoïciens et Plotin, il pense qu'un Esprit cosmique (spiritus mundi), intermédiaire entre l'Âme du monde (Anima mundi) et le Corps du monde (Corpus mundi), de la nature de l'éther, qui « vivifie tout », qui est « la cause immédiate de toute génération et de tout mouvement », traverse le Tout ; la mage peut attirer cet Esprit qui peut canaliser l'influence des astres, « attirer la vie céleste ». « L'opération de la magie est l'attraction d'une chose par une autre en vertu d'une affinité naturelle… Ainsi l'aimant attire le fer… Les œuvres de la magie sont donc des œuvres de nature… Et la nature entière est appelée magicienne en vertu de cet amour réciproque… Toute la puissance de la magie réside dans l'Amour et l'œuvre de l'Amour s'accomplit par fascination, incantation et sortilège[68]. » Selon Pic de la Mirandole, alors âgé de 24 ans, « nulle science ne confirme davantage la divinité du Christ que la magie et la Cabbale ». Mais il fait l'effort de séparer la magie naturelle qui est en fait le mot traditionnel pour la science ou la philosophie, de la magie démoniaque qui est rigoureusement à condamner. « Je dis et je répète que ce nom de "magie" est un terme équivoque et signifie aussi bien la nécromancie, où l'on procède par pacte et accords étroits avec les démons, que la partie pratique de la science de la nature, qui n'enseigne rien d'autre qu'à accomplir des œuvres merveilleuses grâce aux forces naturelles[69]. » Dans ce sens là et sous cette restriction fondamentale « Faire de la magie n'est autre que marier le monde. » Pour lui la connaissance n'est pas que spéculative : elle conduit à l'action sur le monde. Il croit en quelques principes : l'animisme (tout est vivant et providentiel), la latence (le magicien peut « actualiser ou réunir


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